Une question intéressante sur Facebook, dans le « Groupe des Devoirs » :
A quoi est dû un manque de piqué ? Ca me trouble …
Cette question revient fréquemment, je fais donc une réponse collégiale.
Manque de piqué ou de netteté : une perception
Le piqué, c’est la sensation de netteté.
Je parle de « sensation » car la netteté est une notion relative qui dépend de la capacité de votre oeil à distinguer les détails d’une scène donnée. Votre oeil n’est pas celui du voisin!
Evidemment, si vous n’avez pas de problème particulier de vision, et qui nécessiterait l’intervention d’un ophtalmologue, vous vous situerez dans la même zone de « perception » que la plupart des gens.
– Très piqué = grande sensation de netteté
– Pas piqué = faible sensation de netteté.
Le manque de piqué provient d’un ou d’une combinaison des facteurs suivants :
Quels sont donc les facteurs qui génèrent ce manque de piqué?
A la prise de vue :
– Le flou de bougé, même infime, intensifie le manque de piqué (que ce soit vous qui bougiez .. ou votre sujet).
– Un faible contraste : si vous faites une photo d’un objet blanc sur un fond blanc, vous créez un manque de piqué.
– La qualité de l’optique est déterminante. De manière générale, les optiques vendues dans les kits de base (les « zooms ») avec les reflex d’entrée de gamme .. ne sont pas très performantes dans ce domaine.
Vous pouvez consulter le site DxOMark pour vous faire une idée par vous-même (Paramètre Sharpness).
Je place ci-dessous une image extraite du site.
– Le choix de l’ouverture : Les très grandes ouvertures .. ou les très petites ouvertures .. détériorent le piqué. C’est d’autant plus flagrant lorsque vous examinez les bords de l’image (la qualité diminue du centre vers les coins).
– L’ajout de filtre(s) sur l’optique : au plus vous rajoutez d’éléments optiques .. hein .. vous avez compris.
– La qualité de l’air !!! Bon, je pousse un peu le bouchon, mais un environnement poussiéreux ou des ondées de chaleur en été n’arrangent pas les choses non plus.
Si l’un des critères ci-dessus est mauvais, ce n’est même pas la peine d’aller aux suivants pour tenter de rétablir la situation. Retenez qu’en optique, la qualité globale de la chaîne vaut ce que vaut son maillon le plus faible.
Lors de la création du fichier JPEG :
– Le manque d’accentuation : c’est un paramètre important. L’accentuation permet de créer des micros contrastes qui pallient au manque de piqué. Pour bien faire (mais on atteint un degré de perfectionnement très élevé) il faudrait ajuster l’accentuation en fonction du média final utilisé. C’est à dire qu’une même image devrait être traitée, à ce niveau, de façon différente si vous la publiez sur facebook, sur Flickr .. ou sur papier. La taille de l’image et sa définition devraient être tenus en compte (sig!)
– La compression (au moment de sauvegarder .. ou en envoyant les photos sur des sites qui compressent pour vous … comme fb) : c’est le fameux paramètre « qualité » lors de la sauvegarde du fichier. Au plus il est faible, au plus léger sera le fichier (en kbytes) .. mais au plus le manque de piqué se fera sentir.
– Le bruit : en photographiant à des valeurs ISO hautes, vous créez du « bruit » qui apparaît comme une constellation de petits points (ou de taches) qui finalement « lissent » l’image. Pour arranger ceci, il faudrait passer par un logiciel de « débruitage » .. même si celui-ci risque d’accentuer également .. le manque de piqué … J’aurais pu aussi classer ce paramètre dans le paragraphe « Prise de vue ».
– Un recadrage (crop) trop poussé. En « zoomant » dans votre image, vous en diminuez la définition (le nombre de pixels). Le JPEG crée à partir de ce crop .. sera de moins bonne qualité.
– L’utilisation de filtres (logiciel) qui lissent l’image, comme par exemple ceux qui lissent la peau dans des photos de portrait.
Mais zut, Heymans, tu me fais peur avec tous tes critères!
Pas de panique les amis. La plupart du temps, tout se passe bien!
De mon point de vue, il est cependant intéressant que vous gardiez ces critères en tête au moment de la prise de vue ou de l’édition du fichier. Autant maximiser vos chances d’offrir à votre futur public une image qui ne souffre pas d’un manque de piqué.
Et Vous ?
Voyez-vous d’autres critères qui provoquent un manque de piqué ? Vos images sont-elles piquées ? Quels difficultés rencontrez-vous pour pallier au manque de piqué ?
Bonsoir Eric,a tous,
Ca m’est arrivé plus qu’a mon tour le manque de piqué,bien que ça ne soit pas toujours évident avec un APN asser simple dont on ne sait pas par contruction « regler » tous les paramètres,on arrange un peu en post-traitement mais ce n’est pas franchement l’idéal,cela n’est pas une excuse bien sur…..;-)donc du bon matériel !
Merci pour cet article très complet comme tu as l’habitude de le faire Eric.
Pardon Eric,je dois être encore en retard mais dans le tableau de comparaison des objectif,le chiffre dans « Sharpnes » doit être le plus élevé possible ?
Bonjour p’tit Jo.
En effet, le chiffre doit être le plus élevé possible .. 🙂
Enfin .. doit .. c’est un grand mot.
Au plus il est élevé, au plus l’objectif est « sharp » .. 🙂
Bonsoir Eric,
Tu fais bien de débuter ton article en précisant que le piqué est une perception. Je dirais que c’est parfois aussi une question de goût. Prenons l’exemple de la photo de portrait : certains aiment des photos très piquées où chaque détail du visage ressort, d’autres préfèrent des photos plus « molles ».
En tout cas, c’est toujours aussi intéressant de te lire. J’ai un seul regret : que tes articles ne soient pas un peu plus fréquents 😉 J’imagine que l’animation du groupe facebook te prend pas mal de temps…
Petit aparté : je me rappelle du commentaire que tu avais laissé suite à mon article sur le troglodyte mignon. Cet article aurait fait un très bon complément à ton propos 😉
Fabien
Bonjour Fabien,
Moi aussi, j’aimerais publier plus souvent. Mon métier .. et d’autres obligations .. font en sorte que je dois gérer mon temps (et en effet le groupe des devoirs sur fb .. occupe une belle place) et le répartir dans mes nombreux projets.
Merci pour ton passage ici ..
Eric
Un article qui met en lumière un point important de frustration.
Un exercice que je fais faire à mes élèves chaque année :
– Afficher au mur une carte routière détaillée (1/150 000)avec un éclairage suffisant et bien réparti pour photographier en 100 ISO.
– Appareil sur pied (sans stabilisateur d’image, of course !)
– Photographier en auto priorité diaph (A ou Av) à tous les diaph disponibles sur l’objectif. (Pour un zoom, le faire sur 3 focales (la +courte, moyenne et la +longue)
– constater les meilleurs ouvertures.
Même en le sachant, c’est toujours édifiant de le constater soi-même, sur son propre objectif.
Bonjour Patrick,
Voilà un exercice bien intéressant et que je ne manquerai pas de mettre en pratique à l’occasion.
A bientôt
Que pansez vous de filtres Anti UV
Sont-ils gênants poura la piqué ou la netteté ???
Merci
Amicalement
Clément Skladanek